Bijou de loge

Ce bijou, dérivé du Tétradrachme grec, est à la fois singulier et porteur d’une tradition millénaire.

La Grèce est le berceau de la civilisation occidentale et de ses valeurs.

La chouette, qui figure sur la monnaie, représente Athéna, déesse de la sagesse. Ce bijou s’inspire donc de notions de valeurs.

Par sa nature, il rappelle, à celui qui le porte, la nécessité de laisser ses métaux, et ce qu’ils représentent, à l’extérieur du Temple, mais aussi la générosité entière qui nous est demandée dès l’initiation.

On peut aussi de voir en lui, et dans son nom, l’aspiration de ce vers quoi nous tendons, la quête pour chacun de sa propre valeur sur ce chemin du cœur, au-delà de ses propres imperfections.

Si la sagesse du cœur est en soi exemplaire, le fait de faire partie d’une loge qui porte ce nom, ne signifie pas qu’elle nous soit acquise pour autant, mais que nous choisissons de nous engager dans cette voie. 

C’est ce double sens qu’illustre le décor de notre Bijou de Loge, dont voici la description.

Au cœur se trouve une chouette, les serres posées sur la clef de Genève et une  branche d’acacia.

Elle est positionnée entre un sigma et un labyrinthe en forme de cœur stylisé.

Eux-mêmes respectivement inscrits en diagonale dans les branches d’un compas ouvert à 90° et d’une équerre.

Le tout est frappé dans un carré approximatif, au cœur d’un cercle expansé en quête de réalisation.

La chouette se trouve donc entre l’équerre et le compas, qui, de par leurs positions, esquissent la perfection d’un carré long à l’intérieur d’une forme qui s’en rapproche, et qui ne demande qu’à être taillée.

La chouette symbolise la sagesse, car elle peut distinguer la lumière jusque dans l’obscurité. Par la perception du reflet de la lumière solaire diffusé par la lune, elle illustre la réflexion qui trouve son chemin dans les ténèbres. Elle nous suggère de voir au delà des apparences que la lumière directe met en  évidence, aussi chouettes et confortables que soient ces apparences.

Cette chouette repose sur la clef de Genève, laquelle est fichée d’une branche d’acacia. Cet arbre de bois dur, quasiment imputrescible, se survit à lui-même par  bouturage. L’ensemble évoque notre migration et affirme notre désir d’enracinement dans cette cité à laquelle nous sommes attachés, où nous avons créé cette loge au risque de tout perdre.

Dans l’équerre se trouve un cœur en forme de labyrinthe concentrique, comme la  voie lactée, rappelant nos origines. Cette figure stylisée donne à penser qu’il est vital de ne pas s’égarer sur le chemin du cœur. Le cœur est au centre de l’individu, comme l’intelligence du cœur est au centre du  progrès personnel. C’est le cœur qui guide la bonne conscience, c’est sa voix que nous avons choisi  d’écouter en entrant en Maçonnerie, pour peu que nous mettions du cœur à  l’ouvrage, en aimant de tout cœur. Ainsi le cœur est à la fois l’ancrage, la manifestation, et l’œil du Grand Architecte de l’Univers en nous.

Le sigma inscrit dans le compas nous invite, quant à lui, à ne pas se satisfaire de l’examen de chaque élément du décor de ce bijou séparément, mais de considérer la somme de ceux-ci dans une perspective dynamique, en mouvement dans une attraction réciproque.

Le compas, qui descend vers le centre du bijou, rejoint l’équerre qui cherche à s’élever, entraînant avec elle le progrès du cœur. Le compas et l’équerre fusionnent au cœur de le sagesse pour former une étoile, à la fois centre originel et pivot de cet univers symbolique qu’est ce bijou, mais aussi repère fixe pour le voyageur de l’esprit dans sa quête de réalisation, d’unité intérieure.

Parce que nous sommes loin d’être parfaits, l’idée que nous nous faisons de notre perfectibilité est elle-même perfectible, et la représentation que nous pouvons en faire dans un Bijou de Loge ne peut qu’être inachevée, ce qu’exprime si bien ce médaillon.

Ne nous laissons pas aveugler par l’or de ce décor, aussi  illusoire que notre autosatisfaction, mais laissons-nous inspirer par sa permanence inaltérable dans notre volonté d’avancer, de progresser.

Sur ce chemin soyons patients et humbles, humbles et tolérants, tolérants et respectueux, respectueux et surtout aimants, car sans Amour nous ne  sommes rien.

Sans Amour il ne peut y avoir de vraie sagesse.