Ce qu’elle n’est pas…

Pour dire ce que la Franc-maçonnerie n’est pas, il suffirait de prendre le contre-pied de ce qu’elle est. Néanmoins, sa méconnaissance entraîne des ouï-dire sur lesquels il est important de se prononcer.

La Franc-maçonnerie ne pratique pas le prosélytisme, sinon on en connaîtrait beaucoup plus sur son existence, ses buts, etc…

Elle n’est pas une société élitiste puisque le critère de recrutement principal est la volonté sincère de se perfectionner et qu’elle ne demande financièrement que les cotisations que demande toute association. Elle n’est pas non plus une société philanthropique ou affairiste à l’image de certains clubs de services.

Malgré le fait que beaucoup d’obédiences n’admettent pas les femmes, cela ne signifie pas pour autant que la Franc-maçonnerie est réservée exclusivement aux hommes. Il existe également des obédiences féminines et mixtes.

La Franc-maçonnerie n’est ni une religion ni une secte, mais une démarche spirituelle basée sur la liberté de chacun et donc sur la tolérance réciproque. Elle admet des membres de tous les horizons spirituels.

Elle n’est pas une société secrète, puisqu’elle est constituée en associations officiellement reconnues et que son existence et ses buts sont publiquement déclarés.

Elle n’est pas davantage une société occultiste, puisque ses travaux ne reposent que sur la mise en commun des réflexions de ses membres et le partage de l’usage des outils qu’ils utilisent: à savoir les symboles.






Une société de prosélytes


Elle ne fait pas de prosélytisme, puisque c’est librement, sans être influencé, que quelqu’un doit se sentir appelé à partager le chemin des Francs-maçons. Quelqu’un devient Franc-maçon parce qu’il éprouve le besoin d’évoluer dans un esprit d’ouverture et qu’il a rencontré cet esprit d’ouverture auprès de personnes qui se sont fait connaître comme Francs-maçons. Il fut un temps où l’on ne pouvait entrer en Franc-maçonnerie que si l’on était recommandé par un certain nombre de Francs-maçons. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.






Une société élitiste


La Franc-maçonnerie ne peut pas être une élite sociale ou économique, puisqu’elle tire sa richesse de la diversité de ses membres (et non pas de leur porte-monnaie). Néanmoins, il est demandé que le Frère cherche sincèrement à travailler à son perfectionnement. En conséquence, la Franc-maçonnerie n’est pas organisée comme un club de services et elle n’est pas le lieu pour la pratique du copinage et de l’affairisme. Sur le plan financier, les cotisations ne sont pas plus élevées que celles de la plupart des sociétés, sportives ou autres, et ne doivent pas constituer un obstacle pour qui souhaite sincèrement effectuer la démarche.






Une société philanthropique


La Franc-maçonnerie n’est pas une société philanthropique, puisqu’elle vise d’abord au perfectionnement de ses membres. Bien sûr on espère que ce travail sur soi-même pourra rayonner favorablement sur la société tout entière, mais ceci ne doit être qu’une conséquence, non pas un but en soi. Toutefois, l’amour du prochain passe aussi, mais pas exclusivement, par la pratique de la charité.






Une société misogyne


La Grande Loge Suisse ALPINA est effectivement exclusivement masculine, ce qui ne veut pas dire que la Franc-maçonnerie dans son ensemble le soit. Il existe en effet des obédiences exclusivement féminines et des obédiences mixtes. D’une part, la Franc-maçonnerie étant issue des sociétés compagnonniques du Moyen Age, elle hérite historiquement d’une tradition masculine. D’autre part, le travail sur soi-même touche souvent à des sensibilités qui sont différentes pour un homme et pour une femme (les hommes sont de Mars, les femmes sont de Vénus !). On peut donc librement choisir soit de partager cette sensibilité avec des personnes de l’autre sexe, auquel cas on peut entrer dans une obédience mixte, soit de vivre ce partage séparément, auquel cas on peut rejoindre une obédience masculine ou féminine, selon que l’on est un homme ou une femme.






Une religion ni une secte


La Franc-maçonnerie ne peut pas être une religion ni une secte, puisque cela irait à l’encontre de la tolérance et du respect de la liberté de chacun. Son fonctionnement même repose sur l’interdiction de contraindre qui que ce soit à partager des convictions quelconques, qu’elles soient religieuses ou politiques. Toute l’organisation maçonnique est conçue, si elle est respectée, pour que chacun puisse tracer son chemin personnel en s’enrichissant de la diversité des vécus et des opinions, en aucun cas du point de vue particulier de qui que ce soit qui prétendrait connaître l’unique vérité. Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des sectes, on peut quitter la Franc-maçonnerie. En effet, elle propose une démarche mais ne l’impose pas — et il s’agit d’une démarche que l’on a librement choisie. Si elle ne correspond pas à ce que l’on ressent, il est loisible de donner sa démission.






Une société secrète


La Franc-maçonnerie n’est pas une société secrète, puisqu’elle ne fait mystère ni de son existence ni de ses buts. De plus, la plupart de ses symboles et de ses rites peuvent se trouver dans n’importe quelle librairie. Si nous cherchons à ce que nos rituels ne soient pas divulgués, c’est pour que l’éventuel candidat puisse vivre ce qu’il a à vivre sans a priori, car c’est à lui seul de se forger sa propre compréhension de ce que la Franc-maçonnerie peut lui offrir. Cela fait également partie du respect de la liberté de l’autre de ne pas dire qui est Franc-maçon, puisque c’est à lui seul de juger de l’opportunité de se dévoiler selon la tolérance de son milieu professionnel et social.






Une société occulte


Il ne faut pas confondre occultisme et ésotérisme. L’occultisme repose sur des pratiques à caractère plus ou moins magique, alors que l’ésotérisme (littéralement : la voie intérieure) est une démarche qui repose sur le vécu personnel. L’ésotérisme s’oppose à l’exotérisme qui est la voie extérieure dans laquelle une vérité est imposée par d’autres. Dans ce sens, la Franc-maçonnerie est une société ésotérique mais pas occulte. Si elle pratique des rituels, ceux-ci sont là pour proposer des vécus sur lesquels le Franc-maçon peut librement méditer et travailler. Ces rituels sont indispensables si l’on ne veut pas que le travail reste uniquement intellectuel; ce ne sont pas les mots qui permettent de s’améliorer, mais les expériences.